top of page
Rechercher
  • Elsa.

"We need to talk about Kevin" — une réaction à chaud

2:04, un mardi matin.

Ce film de Lynne Ramsay sorti en 2011 est un thriller psychologique basé sur le livre éponyme de Lionel Shriver, dont la première édition remonte à 2006, qui est lui-même inspiré de la tuerie de Columbine survenue en 1999 et qui inspira également Elephant de Gus Van Sant.


We need to talk about Kevin ou un film à l'empreinte remarquable, nous dépeint la relation complexe et tumultueuse entre une mère et son fils non désiré qui mènera à l'irréparable, une tuerie de masse.


Alternant entre le passé et le présent de la mère, l'avant et l'après, on suit l'évolution de la relation mère-fils, les manipulations de Kevin, interprété brillamment par Ezra Miller et Jasper Newell, et le désespoir sans fin d'Eva, magnifiquement jouée par Tilda Swinton.

Le personnage de Kevin, aux actes insensibles et à la manipulation insupportable, ne se montre bienveillant qu'avec son père qui refuse de voir son côté sombre et laisse sa femme aux prises avec son fils, enfant du Diable, prêt à tout afin de lui faire du mal.

Le spectateur, complètement impuissant face à la méchanceté d'un fils et au désarroi de la mère, est plongé dans une ambiance oppressante. Voyant petit la dégradation sans fin des liens qui unissent les membres de la famille, il est pris au piège d'un malaise, glorieusement couronné par la présence continuelle de la couleur rouge tout au long du film, rappelant la tragédie finale qui n'est pourtant découverte qu'à la fin.



A l'instar de Psychose d'Hitchock, le film, grâce à des souvenirs d'Eva qui nous permettent petit à petit de retracer le fil des évènements, fait monter le suspens jusqu'au moment final où nous apprenons, horrifiés et pourtant pas étonnés, le terrible acte de Kevin qui ne trouve aucune justification et nous laisse complètement abasourdis et estomaqués par la brutalité, pourtant suggérée dès le début, des évènements.

Les nombreuses interprétations que l'on peut retrouver de ce thriller nous montre bien la richesse dont il fait preuve, nous poussant encore et toujours à nous interroger sur les véritables coupables, la véracité des souvenirs d'Eva ou encore la possible implication du père dans ce drame familial.


Défiant les codes sociaux et revisitant les relations mère-fils qui ont pour habitude une douceur sans faille et un amour inéluctable, We need to talk about Kevin nous glace et nous happe en nous menant petit à petit vers une douche froid dont on ne sortira pas indemne.



24 vues0 commentaire
bottom of page